Interview : Maxime et Tania, velo-trotter depuis deux ans !

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Eldoradonews vous présente Maxime et Tania, en vélo depuis deux ans pour un tour du monde

On a vu débarquer ces deux curieux zozios sur la terrasse d’un hostel de Mendoza. Barbe de quelques semaines et cheveux longs pour lui, peau mate et sourire éclatant pour elle. Il est français, elle est portugaise. L’un et l’autre ont des mollets en béton armé. Et pour cause, voilà deux ans que Maxime et Tania sont sur leur vélo pour un tour du globe.

Et pourtant, ils ne sont pas partis ensemble, ça serait trop facile ! Non, ils se sont rencontrés sur la route. Leur histoire est digne d’un scénario de comédie romantique ! Partis d’Europe, ils ont traversé les Balkans, l’Asie Centrale, l’Asie du Sud-est, ont eu quelques (gros) incidents avec des serpents et des araignées, ont bossé en Australie et traversé la Patagonie mais ils sont en vie ! C’était le moment de leur poser quelques questions sur leur voyage. 

 

Quand est ce qu’a commencé ce trip un peu fou ?

Maxime : Je suis parti seul avec mon vélo en avril 2014 au départ de Rennes. J’ai traversé l’Europe puis les Balkans et enfin la Turquie. C’est là que j’ai rencontré Tania. Elle voyageait elle aussi en vélo avec des amis portugais. Après la Turquie, on a voyagé tous ensemble pendant un mois : on était sept en tout. C’était vraiment chouette. On est arrivé jusqu’en Géorgie. Tania et ses amis avaient déjà prévu d’aller en Arménie puis en Iran. De mon côté, j’avais déjà mon visa russe. Du coup, j’ai repris la route seul jusqu’en Russie, puis je suis allé en Tchétchénie, au Kazakhstan, au Kirghizstan et au Tadjikistan. De là j’ai pris un vol pour l’Inde, histoire de rejoindre un pote en vacances là bas. Ensuite de New Delhi, je suis partie pour Katmandou où l’on s’est retrouvé avec Tania.

Tania : De mon côté, j’ai débuté mon voyage au Portugal en février 2014. Le trip était prévu jusqu’en Arménie. Quand la fin du voyage est arrivé, je me suis dis que je voulais continuer. Je suis allé en Iran puis aux Emirats Arabes Unis avant de m’envoler vers Katmandou pour rejoindre Maxime.

 

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Quel était le but de ce voyage au départ ? C’était quoi l’idée ?

M : C’était mon rêve, tout simplement ! C’était la chose la plus incroyable que je pouvais espérer dans ma vie : faire un tour du monde en vélo. Et je me suis décidé à le faire. J’ai fait d’abord ce projet pour moi. Mais je me suis vite rendu compte que je ne le faisais pas uniquement pour ça. J’ai le sentiment que l’on voyage aussi pour les autres, on n’est jamais vraiment seul finalement. Avec mon blog, les gens prennent de nos nouvelles, attendent la suite : bref, ils voyagent avec nous. Et puis, j’ai l’impression qu’on inspire les gens, on les fait même bouger ! Mon meilleur ami n’avait jamais quitté l’Europe, résultat : il m’a rejoint en Indonésie. Idem pour mes parents, ils ne seraient jamais venus au Cambodge si je n’y étais pas ! C’est la même chose pour les parents de Tania : ils nous ont rejoint au Népal et à Bariloche en Argentine !

 

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Du vélo sur chaque continent

 

J’imagine qu’il arrive quand même des merdes dans le voyage ?

M : Oui c’est vrai, shit happens. Mais quoi qu’il arrive, dans ta vie de tous les jours il t’arrive des merdes, peu importe ce que tu fais, ça sera toujours le cas, alors autant être là où tu as envie d’être ! Quand tu fais quelque chose dont tu rêves depuis longtemps, tu relativises ces pépins. Quand il m’arrive quelque chose, je me dis : « pour rien au monde, je voudrais être ailleurs ! ». Par exemple, lorsque je me suis fais mordre par un cobra en Indonésie…

 

Hein ? Un cobra ?! T’es sérieux, tu peux raconter ça ?

M : Ouais je crois que ça a été la pire merde du voyage. On dormait dans une tente au milieu de nulle part en à Sumatra et il s’est mis à pleuvoir à torrent : une vraie tempête. En trois minutes, la tente flottait dans une rivière ! Le portable de Tania, les passeports, tout y est passé. Et en essayant de sauver les affaires, j’ai senti une douleur dans le pied. J’ai vu que j’avais deux marques de crocs. J’ai compris que c’était un serpent, c’était pas bon.

 

Et tu fais quoi lorsque tu te fais mordre par un cobra au milieu de la jungle indonésienne ?

M : On a marché tant bien que mal jusqu’à la première route des environs. Il fallait éviter que le venin se propage rapidement, donc on a fait ça calmement. On a trouvé un homme devant le pas de sa porte. Il ne parlait pas anglais mais il a très vite compris la situation. Il nous a accueillie avec sa famille, ils m’ont fait un garrot, m’ont fait boire un truc qu’il m’ont ensuite appliqué sur le pied. Le médecin du village n’était pas là, alors j’ai attendu et j’ai senti que ça allait aller. Pourquoi ça n’a pas été pire que ça ? On n’en sait rien, peut-être que le serpent était un jeune, ou qu’il n’a pas eu le temps d’inoculer tout son venin. Ou peut être que sa morsure n’était pas mortelle, ou que le remède de cette femme a été efficace. On n’en saura jamais rien.

Et tu vois même à ce moment, je me suis dis « bon bah si ça doit s’arrêter là, au moins je suis là où je voulais être. Je sais pourquoi je suis là et j’apprécie ce que je fais donc si ça doit se terminer là c’est pas le pire ».(Si vous voulez en savoir plus sur cette histoire rocambolesque, voir le récit sur le blog de Maxime).

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Waouh, plutôt du genre philosophe !

M : Oui pour être honnête, j’étais moi même surpris de ne pas être en panique.

T : Moi je l’étais ! Ahah.

Sinon, de mon côté, je suis allé en Arménie pour bosser pour une association de protection de la nature, en particulier pour la protection du léopard. (PWC) C’était la deuxième fois que j’y allais. Je voulais y retourner sans savoir ce que je pouvais faire pour eux. Et puis voilà j’ai rencontré Maxime.

M : Shit Happens ! (Rires)

T : Et me voilà ici en Argentine deux ans plus tard !

 

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Maxime, tu m’as parlé de traversées de déserts en Russie, au Kirghistan ou au Tadjikhistan où tu te retrouves seul pendant des jours, concrètement, comment ça se passe dans la tête à ce moment là ?

M : C’est vide, bien sûr que tu as le temps de beaucoup penser dans ces moments là. Mais ce n’est pas si dur. La raison principale, c’est que tu n’as personne autour de toi à qui te plaindre (rires). Tu t’occupes, tu nettoies ou tu répares ton vélo, de toute façon tu n’as que ça à faire ! Tu peux aussi crier autant que tu veux, tu peux tout faire en fait. C’est une expérience. Mais tu t’en rends vraiment compte lorsque tu rejoins un lieu civilisé.

T : Les déserts, j’ai pas tant aimé ça. Excepté au Népal où l’on a traversé des paysages incroyables mais en Patagonie, tu roules pendant des jours dans des lieux identiques et là c’est moins drôle.

 

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Question un peu bateau, mais est ce que vous vous sentez changer au fur et à mesure de votre voyage ?

T : Bien sûr que tu changes, ta vision du monde change. Mais c’est forcément le cas pour toi aussi durant ton voyage de six mois. Mais je pense que tu réalises complètement à quel point tu as évolué lorsque tu rentres chez toi et que tu retrouves une certaine routine. Tu ne le ressens pas vraiment au jour le jour sur ton vélo.

 

Vous n’êtes pas trop effrayés à l’idée de rentrer ?

T : Je suis un peu inquiète, ça fait 5, 6 ans que je change de pays chaque année. Donc je redoute un peu le moment où je vais rentrer chez moi et en particulier de la routine qui va s’installer mais bon on verra, je n’y pense pas trop aujourd’hui.

M : C’est sur qu’au retour à une vie plus « normale », on risque de ressentir un peu d’ennui mais après deux ans à pédaler je m’y attends !

 

Une idée de ce que vous allez faire en rentrant ?

M : Tout dépend des opportunités qu’on peut avoir. Le but c’est de trouver ce pourquoi on est fait.

 

Y’a t-il un retour de prévu ?

M : Oui on rentre pour Noël, après deux ans la famille, les amis finissent quand même par te manquer.

 

Un grand merci à Maxime et Tania pour avoir répondu à nos questions. Si vous souhaitez suivre leurs aventures, rendez vous sur le blog de Maxime : Ca roule un max ! Toutes les photos dans cet article sont de lui.

Quant à nous, on se retrouve très vite pour un nouveau récit de voyage. Et n’oubliez pas de vous abonnez à Eldoradonews et de liker notre page Facebook !